Quantcast
Channel: LES GRIGRIS DE SOPHIE
Viewing all 3726 articles
Browse latest View live

LES ESTAMPES DE GRAFFITI DE SERGE RAMOND A VERNEUIL-EN-HALATTE

$
0
0

Ceux qui lisent ce blog savent le véritable coup de coeur que j'ai eu pour le MUSÉE DES GRAFFITI A  VERNEUIL-EN-HALATTE.
Ce jour là j'ai découvert un infatigable voyageur, un homme passionné mais aussi un artiste.

En 1985  SERGE RAMOND présentait dans son atelier d'Halatte, la collection des estampes de graffiti gravés, rehaussés à l'aquarelle, qu'il avait réalisés. Il utilisait pour les faire une technique empirique qui tenait autant de la science que de la magie. Il passait de la pierre au papier sans utiliser les techniques déjà connues. Ses estampes étaient réalisées manuellement au coup par coup.

Ces remarquables estampes sont présentées dans son musée, dans la salle des voiliers du premier étage, mais aussi au rez-de-chaussée dans l'espace réservé aux expositions temporaires
Une véritable invitation au voyage !
















LE LIEN VERS L'ARTICLE

UN AUTRE LIEN

UNE VIDÉO

UN LIEN

LE MUSÉE DES GRAFFITI ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

(cliquer)

Place de Piegaro à Verneuil-en-Halatte 60550 

ouvert tous les jours de 14 heures à 18 heures (sauf mardi et jours fériés).


(photo Google)



MA COLLECTION ( VIRTUELLE ) DE CERFS

FESTIVAL TILELLI, UN MOIS BERBERE AU CENTRE ANDRE MALRAUX A ROUEN

$
0
0
Toujours sur Rouen ...
Une petite exposition, hélas terminée mais le plaisir de retrouver SAFIA ( découverte à Plougastel Daoulas il y a quelques années) et de découvrir les œuvres de SLIMANE OULD MOHAND, MARIE VOSLION et l'envie d'en savoir un peu plus sur de nouveaux artistes !





 MARIE VOSLION

 SAFIA




 SLIMANE OULD MOHAND



 MARIE VOSLION









Festival Tilelli, un mois berbère

Centre André-Malraux

Jusqu'au 28 janvier hélas .....

Le « Festival Tilelli, un mois berbère », organisé au centre Malraux par l'association Tafsut Normandie, s'est ouvert : deux concerts, une conférence et une exposition à saisir jusqu'au 28 janvier.
Le jeune association Tafsut ne compte que trois ans d'existence mais grandit très vite : elle a acquis une dimension internationale depuis les rencontres culturelles de Béjaïa (Algérie) où se sont produits, grâce à elle, des artistes normands.
Son événement « Festival Tilelli, un mois berbère » est soutenu par la Ville. Voici le programme des réjouissances, qui ont démarré vendredi 6 janvier avec un concert de rap berbère tunisien et de chants celtes kabyles.
  • Samedi 21 janvier, concert : Karim OSM, rap kabyle, à 19h ; Smaïl Kessai, chanteur pop rock kabyle, à 20h ; Malika Domrane, chants berbères, à 21h.
  • Vendredi 27 janvier, conférence de l'anthropologue Tassadit Yacine à 18h30 puis concert avec la chanteuse kabyle Celia, à 20h, et le chanteur pop kabyle Ali Amrane, à 21h.
  • Jusqu'au 27 janvier : exposition d’art contemporain avec plusieurs plasticiens comme Armelle Normand, Maguy Seyer, Marie Voslion, Safia, Said Atek, Slimane Ould Mohand. Invitée d’honneur, la photographe Sonia Kessi.

Centre culturel Malraux, 110 rue François-Couperin. Tél. 02 35 60 29 99.


SLIMANE OULD MOHAND SUR WIKIPEDIA

MARIE VOSLION SUR FACEBOOK

(cliquer)



LES GRIGRIS VOIENT LA VIE EN ROSE !

$
0
0

AVEC TOI JE VOIS LA VIE EN ROSE ... 
JOYEUX ANNIVERSAIRE MA FILLE !























1 - 6 -7 -8 DIDIER HAMEY
3 ANGKASAPURA 
4 FRANÇOIS SCHMIDT
5 DANIELLE LE BRICQUIR 
9 JOSEPH DONADELLO
10 RAYMOND REYNAUD
11 CAROLINE MC DONALD 
12 IZABELLA ORTIZ
13 JEAN-YVES GOSTI 
14 MARIE HACENE
15 MARIE MOREL
16 MOSTAFA BEN MALEK
17 ET 18  REBECCA CAMPEAU
19 VICTOR TKACHENKO 


LES COULEURS ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

( cliquer)

 

AU MUSEE DES BEAUX ARTS DE ROUEN : LE TEMPS DES COLLECTIONS

$
0
0
Si vous allez à Rouen ne manquez pas le Musée des Beaux arts !


Exposition Le Temps des collections, cinquième édition

Né en 2012 au musée des Beaux-Arts de Rouen, Le Temps des collections a inauguré une nouvelle façon de présenter les collections permanentes. Créateurs, chercheurs, personnalités, se sont succédés pendant quatre saisons, puisant dans nos réserves pour composer une quarantaine d’expositions inédites sur plus de 500 œuvres.
Pour cette cinquième édition, les surprises sont bien sûr au rendez-vous avec pas moins de huit nouveaux projets mais cette année, après Christian Lacroix, Olivia Putman, Laure Adler et Agnès Jaoui, c’est au visiteur lui-même que nous confions les clefs des réserves.






 LOUIS BERTIN PARANT

HENRI III : PORTRAIT D’UN RÈGNE EN CLAIR-OBSCUR : Le musée a récemment acquis un portrait d’Henri III de la fin du XVIe siècle, le représentant avec le ruban bleu de l’ordre du Saint-Esprit. À l’occasion de cette importante acquisition, le musée met à l’honneur la figure du dernier Valois.

 
 BERNARD LIMOSIN



 WIM DELVOYE


 VARINI

 CARAVAGE, LA  FLAGELLATION DE ROUEN : UN TABLEAU DANS SON MUSÉE : Une « chambre d’échos », composée à partir de Caravage de G. Careri, de peintures et de dessins permet au visiteur de redécouvrir une pièce maîtresse du musée : La Flagellation du Christ du Caravage.  


 CARAVAGE

 TROMPEUSES APPARENCES : L’œuvre de François Jouvenet imitant une gravure dont la vitre aurait été brisée, rapprochée d’un important ensemble de peintures en trompe-l’œil, invite avec humour à méditer sur le pouvoir d’illusion des images.


 LOUIS LEOPOLD BOILLY


 FRANÇOIS JOUVENET


 JEAN -FRANÇOIS DE LE MOTTE




 SISLEY



 DESPORTES


 ALEXANDRE CORREAND (GÉRICAULT MOURANT)


 JOSEPH DÉSIRE COURT


 VARINI



 J. E. BLANCHE (détail)


 

 

 ALFRED AGACHE


 J.P. LAURENS

HISTOIRE DE CADRES : Les cadres passent inaperçus de nos jours… Cette exposition vous propose de porter un regard neuf sur les œuvres en mettant en avant, pour la première fois, le contenant.




 J.E. BLANCHE


 RAOUL DUFY


 PIERRE HODE



 MODIGLIANI

 MARCEL DUCHAMP



Et pour un petit brunch ou un thé .... LE JARDIN DES SCULPTURES




LE LIEN VERS LE MUSÉE DES BEAUX ARTS

(cliquer)


Musée des Beaux-Arts de Rouen
Esplanade Marcel Duchamp
76000 Rouen
Accès handicapés : 26 bis, rue Jean Lecanuet
Tél. : 02 35 71 28 40

 Tous les jours de 10h à 18h.
Fermé les mardis et les 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre et 25 décembre

Collections permanentes gratuites et accès libre à l’exposition.

 Pour Isabelle

 JUSQU'AU 21 MAI 2017

LU ET AIME "CHANSON DOUCE " DE LEILA SLIMANI

$
0
0

Je viens de terminer "CHANSON DOUCE " DE LEILA SLIMANI.
Je lis rarement les Goncourt, celui ci on me l'avait recommandé, il est terrible et
fascinant.
Je vais de ce pas acheter " Dans le jardin de l'ogre",  le premier live de l'écrivain.

"Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant."


ET POUR VOUS DONNER ENVIE :

"Avec son nouveau roman coup de poing, l’écrivaine française est en lice pour le Goncourt et le Renaudot. On vous donne trois excellentes raisons de lire Leila Slimani et sa "Chanson douce".

Parce qu’elle réinvente le fait divers 

Avec ce second roman déjà applaudi par la critique, Leila Slimani marche dans les pas des écrivains tels Emmanuel Carrère et Régis Jauffret, eux-mêmes marqués par Truman Capote, dont le chef-d’œuvre De sang-froid disséquait un fait divers américain. En effet, elle s’est lancée dans l’écriture de Chanson douce après avoir eu connaissance d’une tragédie aux Etats-Unis. En rentrant chez elle un beau jour de 2012, une mère de famille avait retrouvé ses deux jeunes enfants morts, poignardés par leur nounou de 50 ans. Un crime atroce qui se révèle être un déclic littéraire pour Leila Slimani. "J’ai toujours été fascinée par la relation très étrange, très ambiguë qui se noue avec les nourrices, nous explique-t-elle. Quand j’étais petite, nous avions des nounous à la maison et j’étais déjà sensible à la position assez cruelle de ces femmes qui nous élevaient comme des secondes mères mais qui restaient, invariablement, des étrangères. Et puis, j’ai moi-même engagé une nounou pour s’occuper de mon fils, et j’ai découvert ce monde de la "garde d’enfant" et son organisation économique et sociologique. Je me suis rendue compte que derrière l’histoire banale d’une famille et d’une nounou, il y avait énormément de choses à dire sur notre société, sur les femmes, sur l’éducation. Mais je ne savais pas comment traiter cette histoire et c’est la découverte de ce fait divers, à Manhattan qui m’a fourni une trame narrative."Une trame narrative qui transpose l’histoire à Paris, s’éloignant géographiquement du drame originel tout en y restant viscéralement liée.

Parce qu’elle apporte un souffle nouveau à la littérature française

"Le bébé est mort. Il a suffit de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert". Dès les premières lignes de Chanson douce, on est happé par une écriture concise et fluide à la fois, qui ne s’autorise pas d’approximation mais qui laisse place à l’imaginaire du lecteur. A ses émotions, à ses angoisses… Tout en l’emportant dans un univers fictionnel singulier. Et n’est-ce pas ce que l’on attend de la littérature ? En France, on verse souvent dans les intrigues rocambolesques ou dans l’autofiction. Leila Slimani ne choisit aucun de ces terrains. En revanche, elle observe beaucoup – contrairement à d’autres auteurs à qui on reproche de vivre repliés sur eux-mêmes. Son
expérience de journaliste contribue à cette vision de l’Autre et de la société qui nous entoure : "J’ai toujours adoré le reportage parce qu’il vous incite à faire très attention aux détails, à regarder derrière la surface des choses et à entendre ce qui se cache derrière les discours aussi. J’essaie de garder ce regard sur le monde et cela nourrit sans doute un peu mon travail de romancière." Ainsi, quand on lit Chanson douce, on ne se sent pas en territoire étranger. C’est précisément pour cette raison que cette tragédie nous touche d’autant plus. Cela pourrait nous arriver à tous, à nous, nos voisins ou nos amis. Mais n’allons pas voir dans Chanson douce une contestation du rythme infernal que nous imposent nos quotidiens contemporains. "A mes yeux, un roman n’a pas à délivrer de message, à livrer des critiques ou à remettre en question des organisations sociétales, commente Leila Slimani. Le but, c’est juste de raconter, de montrer, pour permettre au lecteur de se faire sa propre opinion. Effectivement, cette histoire est celle des couples modernes, débordés, soucieux de tout réussir : vie sociale, professionnelle, familiale. Est-ce que c’est bien ou pas ? Je ne sais pas. Mais je sais que c’est très dur et sans doute épuisant."

Parce qu'elle sait parler des femmes



Ce n’est pas la première fois que Leila Slimaniévoque la féminité. Déjà, Dans le jardin de l’ogre (Gallimard, 2012), elle mettait en scène une Madame Bovary nommée Adèle, qui trompait son ennui et son insatisfaction avec de nombreuses aventures. La dépendance n’est pas sexuelle dans Chanson douce. Elle est morale, logistique, financière. C’est celle que l'on connaît par cœur, lorsque l’on fait garder sa progéniture pour aller travailler. Ici, se côtoient et s’apprivoisent deux personnages féminins : Myriam et Louise. Myriam est la mère des enfants, qui vient d’être recrutée à un poste dans lequel elle s’investit à 100% afin de remettre sa carrière sur les rails. Louise est la nounou, d’une efficacité et d’une douceur imparables. On peut se retrouver tantôt chez l’une (quand Myriam cherche à sortir de son statut de mère au foyer), tantôt chez l’autre (lorsque Louise n’arrive plus à supporter sa précarité). On demande alors à Leila Slimani comment elle a pu effacer ses ressentis maternels afin d’écrire ce roman. Elle s’exclame : "Il ne faut surtout pas les mettre de côté ! Au contraire, je les ai exploités, j’ai plongé au plus profond de mes cauchemars, j’ai essayé d’imaginer mes peurs les plus noires. On n’écrit pas pour se protéger mais pour regarder les choses en face." Dans Chanson douce, pas besoin d’avoir enfanter pour saisir le désarroi ou l’angoisse des héroïnes C’est ce en quoi Leila Slimani sait parler du féminin comme peu d’autres aujourd’hui : de manière universelle, sans pathos et avec une plume qui va droit aux tripes."

 (cliquer)

JEAN-CHRISTOPHE PHILIPPI

$
0
0
Travail maintes fois croisé et aimé au fil de nos périples et puis tout à coup une présence quasi quotidienne de splendides dessins sur Facebook et l'envie de consacrer enfin une page à cet artiste
exceptionnel avec quelques visuels d'hier et d'aujourd'hui ....
















" Des lignes sont serrées" un texte écrit par Gilbert Lascault en 2012 :

" Les lignes de Jean-Christophe Philippi s’approchent, se rencontrent, se coudoient. Elles se touchent. Elles voisinent. Elles se frottent. Elles sont serrées. Elles se joignent. Parfois, elles se greffent. Elles s’accolent. Elles s’entrelacent. Elles s’étreignent. Elles se pressent. Elles s’entassent. Elles s’accumulent. Elles se rassemblent. Parfois, elles se superposent, elles s’enchevêtrent, elles se brouillent. Elles peuvent se mêler. Elles se tressent. Elles se tordent. Elles se déforment. Elles se courbent.

Ces lignes bougent. Elles se meuvent. Elles s’agitent. Elles voyagent. Elles frétillent. Parfois, elles tremblent, elles frémissent. Elles vont et viennent. Elles remuent. Elles se balancent. Elles se démènent. Elles ondulent, ondoyantes, sinueuses. Elles tanguent.

Telle ligne jaillit, surgit, bondit. Elle est un élan, une pulsion, une tension. Elle choisit, parfois, un tournant imprévu. Elle dévie de son chemin. Elle erre. Elle vagabonde. Elle flâne. Elle s’égare et se retrouve. Elle traîne, puis accélère. La ligne fugitive chavire ; elle vacille, elle oscille, elle flotte.

Les figures équivoques envahissent une surface ; elles l’occupent.

Les supports variés, les taches.

   Jean-Christophe Philippi peint et dessine sur les cartons de récupération, sur le papier recyclé, sur les papiers d’emballage et aussi sur des supports plus traditionnels, sur le papier blanc.
   Parfois, un papier est taché avec du café, avec du goudron, avec des encres. Jean-Christophe Philippi serait peut-être un arrière-petit neveu de Victor Hugo qui peint très souvent et crée des rêves d’encre, des « choses » tourmentées et monstrueuses.

Tu te souviens alors des techniques excentriques de Victor Hugo. A l’encre, Hugo mêle du café noir; il vieillit et colore la tonalité. Il se sert de plumes faussées qui crachent, d’allumettes cassées. Il utiliserait la suie, des mixtures bizarres. Avec ses insuffisances volontaires, avec son refus de toute grammaire graphique, Hugo choisit ses caprices, sa propre barbarie. Il est un expérimentateur. Il plie. Il découpe. Il colle. Il fixe des empreintes. Il réinterprète des taches d’encre et précise de nouvelles figures, des caricatures.

Comme Victor Hugo, Jean-Christophe Philippi invente des mirages, des illuminations, des zones déconcertantes, des régions indéfinies. Il explore.

  Les papiers seraient des surfaces de production, de génération, de prolifération. Jean-Christophe Philippi obéit, en quelque sorte, au dessin qui a sa propre logique, ses rythmes. Le dessinateur est amené à s’étonner, à se retrouver. Il y aurait une genèse passive des œuvres créées, des formes qui se manifestent. Il y aurait aussi un cousinage de Jean-Christophe Philippi et d’Henri Michaux.

Les dessins de Jean-Christophe Philippi sont denses, touffus, saturés, parfois impénétrables. Ils évoquent les enfers, l’apocalypse, les tentations de Saint-Antoine, le jugement dernier, les métamorphoses, les damnations, les sacrifices (1).


Le jardin aux sentiers qui bifurquent.

Jorge Luis Borges écrit un récit qui s’intitule en 1941Le jardin aux sentiers qui bifurquent (2). Dans la très ancienne Chine, un gouverneur de province imagine à la fois un roman complexe et un jardin étrange. Ce gouverneur ne croyait pas à un temps uniforme, absolu. Il croyait à des séries infinies de temps, à un réseau croissant et vertigineux de temps divergents, convergents, et parallèles. Cette trame de temps qui s’approchent, bifurquent, se coupent ou s’ignorent pendant des siècles, embrasse toutes les possibilités. »

Tel dessin de Jean-Christophe Philippi est un jardin insolite où poussent les fleurs sauvages, où circulent les fauves. S’y trouvent les temps mêlés et les espaces disparates. Tu te perds dans un labyrinthe et tu souris.

Les démons, les damnés.

Bien des dessins de Jean-Christophe Philippi proposent des scènes de l’enfer, la proximité des démons, des diablesses, des damnés, des bêtes, leurs alliances. Il ne s’y trouve nul instrument de torture, nulle flamme, nulle eau glacée. Se voient les cornes, les griffes, les dents qui grincent et qui mordent, les langues, les yeux cruels. Bien plus de 666 diables se multiplient. Six cent soixante-six millions de tentateurs attaquent. La Géhenne  est une fosse des profondeurs. La gueule dévorante  de l’abîme engloutit les pécheurs.

   Satan est l’adversaire, l’accusateur, l’autre redoutable, l’ennemi tenace. Tel le lion rugissant, il cherche qui dévorer.

Démone fatale, Lilith séduit et se venge…
De très jeunes démons, des diablotins et des diablotines surveillent les colonnes des damnés…Dans l’enfer, le Léviathan et Béhémoth soupirent ; ils lèchent les pieds de Satan…

Le carnaval des animaux et des monstres.

   Tu écoutes souvent Le Carnaval des animaux que le compositeur Camille Saint-Saëns crée en 1886. Et tu regardes la mascarade des bêtes et des monstres que Jean-Christophe Philippi représente. Surviennent des rhinocéros, des éléphants, des aigles, des hiboux, des paons, des chevaux, des tortues, des lézards, des mouches, des béliers, des lions, des perroquets, des quadrupèdes flous, des oiseaux vagues, des centaures, des minotaures, Méduse, le Léviathan et d’autres êtres hybrides. La farandole des animaux se déroule. Ils sautent, ils se trémoussent, ils gigotent, ils valsent,. Tu crois entendre leurs cris. Ils rugissent, ils barrissent ; ils bêlent ; ils brament : ils chuintent ; ils criaillent ; ils glatissent ; ils grognent ; ils sifflent ; ils mugissent ; ils râlent ; ils hululent.

Le grouillement.

   Jean-Christophe Philippi suggère alors des lieux perplexes et ambigus. Des formes instables grouillent. Elles pullulent. Elles prolifèrent. Elles fourmillent. Elles s’agitent. Elles circulent. Elles communiquent. Elles s’attirent. Elles aguichent. Elles séduisent. Elles luttent. Elles se collettent. Elles joutent. Elles se heurtent. Elles s’agglutinent. Elles se collent. Elles s’accrochent. Elles s’agrippent.

Passent des légions de formes équivoques. Elles tourbillonnent. Ce serait un cyclone, un maelstrom, un vertige.

Les figures se superposent, se chevauchent, se recouvrent, se voilent et se dévoilent, s’ensevelissent, et renaissent, se masquent et se démasquent, s’enveloppent et se développent. Des corps deviennent visibles par des transparences, par des métamorphoses. Les crânes et les visages se déplacent et rayonnent.
Des fantômes te hantent.

Sur les dessins de Jean-Christophe Philippi, la force de l’incertain s’entrevoit."














" Il commence à exposer dès l’âge de 15 ans dans des galeries de Strasbourg et de Colmar, notamment la galerie Jade qui le présentera à Bâle et à Paris. A partir de l’âge de 20 ans il expose régulièrement en France et à l’étranger dans des expositions de groupe en Allemagne, en Suisse et à Paris.

Parallèlement à son activité artistique, il mène des études de lettres qui le conduiront à l’enseignement du français. Il se passionne pour la littérature du Moyen-âge et de la Renaissance et étudie l’œuvre de Montaigne.

Jean-Christophe Philippi dessine et peint avec passion sous tout type de supports, il pratique aussi bien la peinture acrylique que l’huile, le pastel gras et le crayon, la gouache et l’encre de Chine. Il préfère utiliser des supports de récupération et fabrique avec du papier mâché de grands supports pour ses peintures.

Ses dessins sont non prémédités, produits comme dans un rêve éveillé à l’instar des dessins automatiques. Y surgit tout un univers fantastique et fortement chargé de symboles. Très discret et ne cherchant pas à exposer, c’est sur l’insistance d’amis qu’il se décidera à montrer à nouveau son travail.

Son travail est présent dans différents musées liés à l’Art Brut, comme :

- Le musée de la Création Franche
- La Fabuloserie
- Le musée des Arts Buissonniers
- Le musée Anatole Jakovsky "



LE BLOG DE JEAN-CHRISTOPHE PHILIPPI 


SUR ARTESSENTIEL

(cliquer)


Les notes du texte de Gilbert Lascault :

1.    J.C Philippi aime lire souvent Dante, Virgile, Le Paradis perdu (1667) de Milton.Le mariage du ciel et de l’enfer(1790)de William Blake, Baudelaire, La tentation de saint Antoine(1849-1874) de Gustave Flaubert, Hugo, Henri Michaux, Antonin Artaud, Beckett…La Bible, le livre des morts (v.1580 av. J.C) d’un anonyme égyptien, des mythes dispersés, des livres de magie le passionnent. Les œuvres de Bosch, de Breughel, de Jacques Callot, de Goya, les sculptures de la cathédrale de Strasbourg le fascinent. Il est né en 1963 à côté de la cathédrale de Strasbourg.
2.    Borges, Œuvres complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, t. I, 1993, p.499-508,1583. Surtout p.507-508.


SAINT VALENTIN 2017 !

$
0
0
" L'amour véritable: un réseau de liens qui fait devenir."
Antoine de Saint Exupéry 

























2 HUGUES LEROY
4 ET 5 PIERRE ALBASSER
7 C215
8 CENDRINE ROVINI
9 CHRISTIAN SCHLOE 
10 DAVIDE CICDANI
12 EVELYNE DANTEL
13 CHRISTINE FAYON 
14 FRANÇOISE CUXAC
15 GUNG OKA 
16 LMG
17 PODESTA 
18 RUE FEDOR
19 CAROLINE ACHAINTRE (détail)


JOYEUX ANNIVERSAIRE FRANÇOISE !


MES FILMS PREFERES DE 2016

$
0
0

Tous les ans mon grand plaisir est de participer aux Just4kiss d'or. 

Avec presque 130 films vus en 2016. Voici aujourd'hui ma sélection !































Réalisateur de l’année : Alejandro González Iñárritu pour The Revenant

Actrices de l’année : Isabelle Huppert dans Elle, Oulaya Amamra dans Divines, Soko dans La Danseuse, Kirin Kiki dans Les Délices de Tokyo (qui donne envie de manger des beignet aux haricots rouges).

 

Acteurs de l’année : Leonardo Di Caprio dans The Revenant, Viggo Mortensen dans Captain Fantastic 

Affiches de l’année 

 











 


Daube de l’année 

 
Séquence de l’année : La plupart des scènes dans  The Revenant…


BO de l’année




Et coups de coeur absolu pour Golshifteh Farahani et ses talents de créatrice dans Paterson  
 


CELINE PRUNAS AU CELLIER ET CAROLINE ACHAINTRE AU FRAC : DEUX EXPOSITIONS A REIMS

$
0
0
Amis rémois voici deux expositions à visiter : CÉLINE PRUNAS AU CELLIER ET CAROLINE ACHAINTRE AU FRAC. 

* CÉLINE PRUNAS AU CELLIER

"Céline Prunas est une jeune artiste plasticienne rémoise, issue d’un parcours mêlant histoire de l’art, arts appliqués et formation de paysagiste.
Depuis deux ans, sa découverte de la gravure, qui permet un échange entre image et matière, a profondément marqué son travail. Elle a exploré ce processus de création lors d’une résidence de recherche à la Fileuse, friche artistique de la ville de Reims, en 2014. Des graveurs rémois lui ont ouvert les portes de leurs ateliers (la typographe Nicole Pérignon, la graveuse Maud Gironnay, l’association Aqua Forte…) et l’histoire a ainsi pu continuer. Céline Prunas livre sa première exposition monographique tirée de son travail en gravure (linogravure, gaufrage, monotype et bois). Sous les caves voûtées du Cellier, environ 35 œuvres sont exposées sur plus de 450 m
2. L’exposition est construite comme un moment de partage. En plus des impressions (œuvres terminées encadrées), les photographies de JasmiWargnot, qui a suivi l’artiste pendant son processus de création, et quelques matrices de lino mettent en lumière les gestes de la graveuse et les coulisses de son travail."










« Céline Prunas a choisi la gravure avant même de tenir une gouge, avant de se confronter à la matière. Les odeurs d’encre et celles des linoleums se sont emparées de l’artiste avant qu’elle ne se décide à plonger dans cet univers particulier. Le travail physique se double d’un exercice mental. Il faut visualiser avant de voir, penser en négatif et en miroir.»

 Béatrice Meunier-Déry [Extrait texte introductif]



"L'artiste grave ici, pour sa première monographie, les formes et expressions d'un travail inspiré de la nature et du rapport vital entre humanité et animalité. Anima Mundi, l’âme du monde, symbole d'une puissance à la "double nature", est aussi la somme des interrogations face au monde vivant, animal, végétal, minéral... et le nécessaire équilibre à trouver entre l’homme et son environnement."



 Et le superbe compte-rendu de Jean-Pierre Boureux sur Facebook :

"Dans une froidure modérée Reims flamboie dans le couchant de janvier. Récemment, sur leurs pages Facebook des amis ont mis en avant une exposition au Cellier, rue de Mars, à laquelle je me suis rendu. Bien m'en a pris.
Dans un déploiement de ciselures noires et blanches des scènes animées réchauffent l'atmosphère extérieure, allument et attisent nos sens. Il faut souligner ici sous les voûtes la vivacité d'expression, la truculence, la justesse d'évocation manifestées par Céline Prunas. Dans les surgissements mythologiques et les réminiscences d'un fond sarde qui vit en elle et qui, de gravures en pyrogravures, de monotypes en gaufrages, crapahute et virevolte sur des paysages en mouvement, elle exulte dans la dextérité de son art.
Là des mers, des terres et des ciels habités de créatures dansantes vous envoûtent. Céline Prunas serait-elle encore enivrée des senteurs de linoleum et d'encres, celles-là même qui l'ont conduite vers le maniement récent des pointes, burins et gouges, après d'autres parfums plus apaisés reniflés lors de ses heures d'études à l'Ecole Nationale supérieure du paysage de Versailles ?
Notre oeil vagabonde parmi les détails de ses spectaculaires grands formats, se fige au creux d'une ligne d'un gaufrage après s'être arrêté, en alerte, sur les grands yeux d'une grenouille ramassée pour bondir.
Bravo Céline, continuez de creuser ces sillons qui vous appartiennent et que vous nous suggérez de suivre, sous le charme de votre musique intérieure !"

JUSQU'AU 5 MARS


* CAROLINE ACHAINTRE AU FRAC 

"L'exposition de Caroline Achaintre au FRAC Champagne-Ardenne rassemble une sélection de travaux de la dernière décennie, en même temps que de nouvelles œuvres, incluant notamment une pièce textile de grande échelle, des sculptures en céramique et des aquarelles."





" Les tentures murales richement colorées de Caroline Achaintre incarnent des personnages. Pour ce faire, l'artiste utilise un pistolet de tufting afin de tirer des fils de laine sur un canevas en toile, une technique qui rappelle la fabrication des tapis à poils longs typiques des années 1970. La longueur, la texture et la couleur du fil prennent le pas sur les qualités d'une peinture expressionniste et évoquent une domesticité étrange. L’artiste compare le processus de fabrication de ces œuvres textiles à de la « peinture avec de la laine ». Chaque œuvre possède une personnalité bien distincte, souvent évoquée dans le titre."









" Caroline Achaintre expérimente dans son travail un large éventail de médiums, qu’il s’agisse de l’aquarelle, de la linogravure, de la céramique ou du textile. Ses dessins, tentures et sculptures, colorés et puissants, évoquent l'esprit subversif du carnaval européen et créent une atmosphère à la fois ludique et absurde. Comptant l'expressionnisme allemand, la sculpture moderniste et le primitivisme parmi ses influences, l'artiste fait également référence dans son travail à des sous-cultures plus contemporaines telles que la science-fiction, la scène heavy metal, les dessins animés et les films d'horreur."


JUSQU'AU 23 AVRIL


LE SITE DE CÉLINE PRUNAS 

UN LIEN

UN ARTICLE

CAROLINE ACHAINTRE AU FRAC 

LE SITE DU CELLIER

(cliquer)


LA COLLECTION JAKOVSKY A BLAINVILLE-CREVON

$
0
0
Voilà une visite que j'attendais depuis longtemps !
J'ai fait un détour par Blainville-Crevon afin de découvrir les collections fabuleuses d'ANATOLE JAKOVSKY , fervent défenseur de l’art "naïf " qui collectionnait des objets insolites du XIIe au XXe, mais aussi  écrivain, critique d'art, polyglotte!

Nombreuses et hétéroclites collections léguées à la commune en 1999 et depuis gérées par l'association LA SIRÈNE allant des ex-voto aux jouets anciens, des boites d'allumettes aux  pipes,  des  faïences trompe-l’œil aux crèches et  santons, des canes sculptées aux boites d'allumettes, des fèves aux images publicitaires, ajoutez à cela  5 400 livres d'art et 28 000 cartes postales , mais ce qui fut le plus passionnant pour moi ce furent bien  évidemment les  tableaux d'art naïf et d'art brut, les dessins, les lithographies (200 environ) avec pour thème essentiel : la sirène   !

A signaler donc des Noël Fillaudeau, deux tableaux de François Joseph Crépin, une petite toile de Simone Le Moigne, une aquarelle de Nikifor, une petite sculpture de Sanfourche, un triptyque de Chaissac, des encres de couleur de Van Der Steen, une esquisse de Giacometti, des œuvres de Pietro  Ghizzardi, un portrait d'Anatole Jakovsky par Zadkine et sur les murs du bureau des tableaux de Herjie, Renée Jakovsky, femme d'Anatole Jakovsky ... et peintre naïf .

Coup de coeur pour les deux sirènes du camerounais Ibrahim Foumban Bohou, pour les oiseaux et les bêtes fantastiques d'Isabel de Jésus, pour les sapins en marche d'Emma Stern, les deux toiles de Valdemiro De Deus, pour celles d'Henri Héraut, pour le Carnaval d'Ernest Van Der Driessche  et les gouaches du sicilien Guiseppe Gagliano.

Il y a des trésors dans cette collection !

















"Cette sirène  - talisman magique, objet fétiche - a accompagné Robert Desnos  tout au long de sa courte vie, et est présente tout au long de son oeuvre.

Par un étonnant détour, cette mythique sirène, pleurant son poète disparu, est venue chercher refuge dans le calme de notre village de Normandie - Blainville-Crevon - y faisant naître un conte merveilleux dont voici la trame.

Il y a trois ans déjà que Robert Desnos est disparu, là-bas, très loin au centre de l'Europe, quand, en 1948 un écrivain, critique d'art mais également collectionneur demande à Youki, la veuve de Desnos, de lui céder sa jolie sirène. Lui, Anatole Jakovsky, son nouvel amoureux, gardera la muse à ses côtés tout au long de sa vie,
l'inspirant et l'aidant à réunir un incroyable trésor, car ainsi que Desnos le chantait 


" La Sirène aux seins durs connaît
maintes histoires
Et l'accès des trésors à l'ombre des tunnels "







Deux fabuleux petits ouvrages cherchent mécènes pour une réédition :




Merci à Odile Sickert, présidente de l'association LA SIRÈNE,  et son mari pour leur accueil !

LE SITE DE LA SIRÈNE

ANATOLE JAKOVSKY SUR WIKIPEDIA

UN ARTICLE IMPORTANT 

SUR L’ENCYCLOPÉDIE UNIVERSALIS

LE MASTER DE VANESSA NOIZET

LE MUSÉE D'ART NAÏF DE NICE

LA COLLECTION  JAKOVSKY ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

(cliquer)

La Sirène, moulin Pican, Route de Ry
76116 – Blainville-Crevon
Tél. 02 35 80 49 15



( Anatole Jakovsky  par Gertrude O'Brady- Musée de Nice )


 VOUS POURREZ RETROUVER QUELQUES ŒUVRES DE  CETTE COLLECTION AU MUSÉE DE LAVAL DU 20 MAI AU 3 SEPTEMBRE 2017



LA COLLECTION JAKOVSKY ... AU PREMIER ETAGE

$
0
0


































ANATOLE JAKOSKY

"Critique d’art, écrivain, collectionneur et patron d’art naïf français, Anatole Jakovsky est célèbre pour ses talents de collectionneur et pour la donation qui est à l’origine du musée international d’art naïf Anatole Jakovsky de Nice.
Nous sommes heureux de publier cet article consacré à Anatole Jakovsky, avec le support informatif aimablement offert par l’Association « La Sirène » qui gère et met en valeur la donation de documents, tableaux et collections léguée par la veuve d’Anatole Jakovsky à la commune de Blainville-Crevon, en France.

Anatole Jakovsky est né à Chisinau, actuelle capitale de la Moldavie, le 31 juillet 1907 ainsi qu’en attestent les divers documents originaux et officiels roumains que nous possédons (actes de naissance et de baptême). En France, on ne sait pourquoi, des biographes l’ont fait naître le 31 juillet 1909 et c’est cette date, qu’il ne semble pas avoir voulu contester, qui sera généralement retenue en France y compris sur sa sépulture.
Cette riche région de sa naissance : la Bessarabie, très peuplée, située entre les fleuves Dniestr et Prut fut convoitée et conquise maintes fois depuis les temps les plus reculés. Dans la période moderne, elle est tour à tour russe, roumaine, ukrainienne et indépendante au hasard des guerres et des conquêtes.
Le père Jean Vladislav, d’origine polonaise, est secrétaire d’administration de la ville de Kichinev, la mère, Zinaïde, est roumaine. Ils sont de religion orthodoxe et le jeune Anatole est baptisé le 5 septembre 1907. Ses parrain et marraine sont « le gentilhomme Nicolas Trofim Petrachevsky et la demoiselle noble Alexandra Jakovsky ».
Anatole entre en octobre 1921 au « Lycée particulier russe de Monsieur Choumaher » il y accomplit le cycle complet de 8 classes jusqu’au 3 juillet 1925, date à laquelle lui est délivré un certificat très flatteur ou ne figurent que des mentions élogieuses « excellent » ou « bien » ainsi : Langue russe, roumaine et allemande : 9-excellent ; langue latine et française : 8-bien.
Il part ensuite pour Prague où il entreprend des études supérieures en vue de devenir architecte. On retrouve son passage à l’Ecole Supérieure Technique Allemande pour le semestre d’été de 1928 et l’année entière 1929.
Il restera probablement à Prague jusqu’en 1932, date à laquelle il arrive à Paris le 12 juillet ainsi qu’il le raconte dans un de ses textes. Pendant ce séjour à Prague, il s’intéresse à la peinture et publie un premier livre, abondamment illustré, consacré à une étude sur un peintre local Gregory Musatov.
Au début de son séjour à Paris où il est venu pour continuer des études, il bénéficie d’une modeste bourse. Son arrivée à Montparnasse, à l’époque, plein de fièvre créatrice, est pour lui un choc, ainsi qu’il le raconte : « Qu’allais-je faire ? Continuer mes études d’architecte selon le vœu de ma mère ? Me lancer à corps perdu dans la peinture qui embrasait mes veines de son sang multicolore ? Je ne savais pas…je ne savais rien. Tout était certain et incertain-possible et impossible ».
Le milieu des peintres abstraits, dans lequel il a été plongé dès son arrivée, grâce à une rencontre providentielle qui l’amène dans l’atelier de Jean Helion, celui qui restera l’ami de toute une vie, l’intègre totalement. Il achève très vite de se perfectionner en français et dès 1933, il publie une monographie d’Herbin, figure de proue du mouvement Abstraction-Création. En 1934, il publie une étude sur ses amis ARP-CALDER-HELION-MIRO-PEVSNER. Puis, en 1935 - un ouvrage très important qui marquera cette époque et l’abstraction : en édition de luxe tirée en 50 exemplaires, un texte d’Anatole Jakovsky suivi de gravures originales réalisées spécialement par les plus grands abstraits de l’époque : Picasso, Miro, Ernst, etc… 23 en tout, le 24e Marcel Duchamp ne participant pas en raison d’un départ pour les U.S.A. Cet ouvrage sera néanmoins appelé « Les 24 essais ». C’est un document très important et rarissime.



Les années passent… L’ombre de la guerre plane sur cette période et Anatole Jakovsky l’évoque avec réalisme dans son texte des 24 essais. Une grande amitié le lie alors à Robert Delaunay chez qui il se rend souvent. Ils éditent ensemble en 1938 avec des moyens artisanaux improvisés, un texte poétique d’avant garde de Jakovsky avec des illustrations très particulières de Robert Delaunay. Editée seulement à quelques exemplaires, cette œuvre « La clef des pavés » est introuvable actuellement. Le musée d’Art Naïf de Nice en possède un exemplaire et Renée Jakovsky en avait racheté un autre à un prix astronomique, quelques années avant sa mort. Il lui fut hélas volé, par des malfrats remarquablement bien renseignés lors de leur agression à son domicile le 28 avril 1997.
En 1936 Anatole Jakovsky fait au studio Arc en ciel 13 rue de Surène près de la Madeleine, trois conférences sur l’art abstrait.
A l’automne de 1938, Anatole Jakovsky rencontre fortuitement une jeune américaine qui vient d’arriver en France après trois divorces, sans objectif bien précis, « mal dans sa peau » comme on dirait aujourd’hui. Elle s’appelle Gertrude Allen Mac Brady, née à Chicago en 1904 et deviendra Gertrude O’Brady par le miracle de la peinture à laquelle Jakovsky l’intéresse pour l’aider à retrouver un équilibre. Les résultats s’avèrent rapidement étonnants. Un peintre naïf de talent est né avec le concours et l’assistance attentive de son mentor.
La guerre arrive rapidement à la fin des derniers beaux jours de 1939 et au printemps 1940 la France est occupée. Jakovsky, toujours citoyen roumain, s’installe dans la clandestinité. Son pays d’origine combat à côté des Allemands. Il va vivre difficilement cinq longues années sans cartes d’alimentation, sans papiers officiels, s’assurant de maigres revenus par la revente d’objets et de livres achetés aux Puces et trouvant une rémunération en tenant parfois la boutique d’un libraire. Tous ses amis de Montparnasse sont partis : Helion prisonnier évadé aux U.S.A., Leger également, les autres souvent étrangers ou israélites vers des terres d’asile. L’art abstrait, considéré par l’occupant comme décadent, n’existe plus que dans les souvenirs. En prospectant les trottoirs des Puces de la porte de Vanves, Jakovsky découvre parmi le déballage d’un vendeur, de charmants petits naïfs qu’il achète et qui se renouvellent de semaine en semaine. Ce « pucier » l’intrigue, qui peint à sa manière, sans aucune formation, des scènes de la vie courante pleines de charme et de poésie. Un autre « naïf » est né : Jean Fous.
Ainsi la mise en sommeil de l’Art Abstrait, les révélations que lui apportent O’Brady et Fous sur la réalité de l’Art Naïf font qu’il s’engage totalement dans cette voie dont il deviendra jusqu’à sa mort le chef de file incontesté. Les années 60/70 verront une officialisation de cette forme d’art avec de grandes et nombreuses expositions internationales et l’ouverture de nombreuses galeries spécialisées. L’apothéose viendra en 1982 par l’ouverture à Nice du Musée d’Art Naïf qui porte son nom dont il a permis la création par une donation de 600 œuvres.
Août 1944. Paris retrouve enfin la liberté. La vie artistique reprend timidement peu à peu. La presse est limitée dans ses tirages par le manque de papier. Cependant on y reparle d’art. Anatole Jakovsky y reprend son activité de critique dans divers journaux ou revues. La Marseillaise, Bref, les Lettres Françaises. Une voisine de quartier l’aide à éliminer de ses articles les pièges que réservent aux étrangers, fussent-ils polyglottes, les subtilités de la langue française.
Elle s’appelle Renée Frère et habite tout près, rue de Mézières, de l’autre côté de la place St Sulpice. Ils se marieront le 4 février 1947 à la mairie du VIe Arrondissement et vivront, faute de mieux, très à l’étroit dans le tout petit studio de la rue de Mézières. Pour leurs premières vacances, en cet été 1947, ils découvrent une location à Belle Ile en Mer, ces vacances sont un enchantement qu’ils renouvellent l’année suivante avant d’acheter en 1949 une modeste petite maison qui sera pour le reste de leurs existences le lieu béni où ils viendront régulièrement se ressourcer.
Renée Jakovsky est née à St OMER le 26 septembre 1910. Après ses études secondaires, elle gère avec son père et seule ensuite une salle de ventes privée. Sa prime jeunesse est très perturbée par la guerre de 1914-1918, père mobilisé, évacuée avec sa mère et son frère aîné avant de revenir à St Omer après la stabilisation du front. Une petite sœur naîtra en 1917 et peu de temps après, sa mère doit être admise dans une clinique psychiatrique dont elle ne sortira plus.
En 1937, après le décès de son père, elle quitte St Omer pour s’installer à Paris où elle fera carrière à la Caisse des Dépôts et Consignations.
En 1959, la nationalité française est accordée à Anatole Jakovsky. Son activité intellectuelle sera intense au cours de ces années 1950-1980 pour ses chers naïfs d’abord dont il écrira une multitude de préfaces, de biographies et divers livres mais aussi sur Belle Ile (l’île chérie). Trois ouvrages illustrés par ses propres photos, sur des personnages atypiques qui le séduisent : Alphonse Allais, Chaissac, ce curé breton qui a sculpté le rivage en granit de sa paroisse de Rotheneuf. Il écrit dans diverses revues sur des sujets qui le passionnent : la naissance des moyens de locomotion - bicyclette, auto, aviation, sur les cartes postales dont il constitue une collection exceptionnelle qui ne sera qu’une collection parmi tant d’autres. Tout ceci réalisé non pas par un désir d’accumulation d’objets mais pour garder la trace d’une époque qu’il aime et qui va disparaître devant une mutation de civilisation que certains appellent le Progrès.



Renée sera la secrétaire de cet écrivain prolixe, à temps partiel jusqu’en 1972 ou elle prendra sa retraite. C’est alors pour elle un grand soulagement. Ensemble ils voyagent beaucoup pour retrouver aux quatre coins de l’Europe les grandes expositions d’art naïf. Belgique, Pays Bas, Suisse, Yougoslavie. Mais aussi en France sur les traces des personnages qu’ils affectionnent - Colette, en Puisaye, Apollinaire, Gérard de Nerval, Alphonse Allais, Jarry, Proust. Et aussi Madame Bovary et Flaubert avec qui Anatole partageait un égal amour pour la pipe. Ceci l’ayant amené à Blainville pour photographier la maison de la jeunesse de Delphine Couturier.
L’Art Naïf pour lequel Anatole Jakovsky a fait tant d’efforts, a mené tant de combats, est en plein essor, qui durera jusqu’à son décès le 23 septembre 1983. Son œuvre majeure est accomplie. Après l’habituel séjour estival à Belle Ile, il rentre fatigué à Paris. Ce séjour n’a pas eu le bienfaisant réconfort espéré, il a été compromis par le décès d’une voisine qui leur était très chère, succombant douloureusement à un irrémédiable cancer. Renée a passé près d’elle la plus grande partie de ses vacances et Anatole en fut si éprouvé qu’on l’a remarqué livide aux obsèques. Jean Helion, l’ami des premiers jours, est revenu à Belle Ile en ce début septembre. On les photographie tous deux assis devant la maison des jours heureux : Helion est aveugle, suprême épreuve pour un peintre et Anatole va quitter ce monde dans quelques jours …"


Merci à Odile Sickert et son mari pour leur accueil !

LE SITE DE LA SIRÈNE

ANATOLE JAKOVSKY SUR WIKIPEDIA

UN ARTICLE IMPORTANT 

SUR L’ENCYCLOPÉDIE UNIVERSALIS

LE MASTER DE VANESSA NOIZET

LE MUSÉE D'ART NAÏF DE NICE

(cliquer)




La Sirène, moulin Pican, Route de Ry
76116 – Blainville-Crevon
Tél. 02 35 80 49 15


LES SIRENES DE LA COLLECTION JAKOVSKY

LES SIRENES DE LA COLLECTION JAKOVSKY

$
0
0
De nouvelles sirènes pour ma collection virtuelle !

Valdemiro De Deus


Oscar de Mejo


André Demonchy


Euridyce


Dniel Ferrara



Vincent Haddelsey



Rosario


Rayb



Jeanne De Soomer


Bernard Vercruyce


Paulo Wladimir


Dimitri Yordanov


Anonyme


Anonyme


LE SITE DE LA SIRÈNE

ANATOLE JAKOVSKY SUR WIKIPEDIA

UN ARTICLE IMPORTANT 

SUR L’ENCYCLOPÉDIE UNIVERSALIS

LE MASTER DE VANESSA NOIZET

LE MUSÉE D'ART NAÏF DE NICE

LA COLLECTION  JAKOVSKY ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

(cliquer)

La Sirène, moulin Pican, Route de Ry
76116 – Blainville-Crevon
Tél. 02 35 80 49 15

QUELQUES OEUVRES DE LA COLLECTION JAKOVSKY

$
0
0







HERJIE, Renée Jakovsky



Noël Filladeau


Pietro Ghizzardi


Patricia Barton



Crépin





Isabel de Jesus


Giacometti



Henri Heraut


Eva  Lallement


Rosanna Musotto-Piazza


Nikifor


Alfred Ernest Peter


Maria Auxiliardora da Silva


Emma Stern


Cesare Zavattini


Anonyme


Sanfourche




LE SITE DE LA SIRÈNE

ANATOLE JAKOVSKY SUR WIKIPEDIA

UN ARTICLE IMPORTANT 

SUR L’ENCYCLOPÉDIE UNIVERSALIS

LE MASTER DE VANESSA NOIZET

LE MUSÉE D'ART NAÏF DE NICE

LA COLLECTION  JAKOVSKY ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

(cliquer)

La Sirène, moulin Pican, Route de Ry
76116 – Blainville-Crevon
Tél. 02 35 80 49 15


LU ET AIME "CHANSON DOUCE " DE LEILA SLIMANI

$
0
0

Je viens de terminer "CHANSON DOUCE " DE LEILA SLIMANI.
Je lis rarement les Goncourt, celui ci on me l'avait recommandé, il est terrible et
fascinant.
Je vais de ce pas acheter " Dans le jardin de l'ogre",  le premier live de l'écrivain.

"Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant."


ET POUR VOUS DONNER ENVIE :

"Avec son nouveau roman coup de poing, l’écrivaine française est en lice pour le Goncourt et le Renaudot. On vous donne trois excellentes raisons de lire Leila Slimani et sa "Chanson douce".

Parce qu’elle réinvente le fait divers 

Avec ce second roman déjà applaudi par la critique, Leila Slimani marche dans les pas des écrivains tels Emmanuel Carrère et Régis Jauffret, eux-mêmes marqués par Truman Capote, dont le chef-d’œuvre De sang-froid disséquait un fait divers américain. En effet, elle s’est lancée dans l’écriture de Chanson douce après avoir eu connaissance d’une tragédie aux Etats-Unis. En rentrant chez elle un beau jour de 2012, une mère de famille avait retrouvé ses deux jeunes enfants morts, poignardés par leur nounou de 50 ans. Un crime atroce qui se révèle être un déclic littéraire pour Leila Slimani. "J’ai toujours été fascinée par la relation très étrange, très ambiguë qui se noue avec les nourrices, nous explique-t-elle. Quand j’étais petite, nous avions des nounous à la maison et j’étais déjà sensible à la position assez cruelle de ces femmes qui nous élevaient comme des secondes mères mais qui restaient, invariablement, des étrangères. Et puis, j’ai moi-même engagé une nounou pour s’occuper de mon fils, et j’ai découvert ce monde de la "garde d’enfant" et son organisation économique et sociologique. Je me suis rendue compte que derrière l’histoire banale d’une famille et d’une nounou, il y avait énormément de choses à dire sur notre société, sur les femmes, sur l’éducation. Mais je ne savais pas comment traiter cette histoire et c’est la découverte de ce fait divers, à Manhattan qui m’a fourni une trame narrative."Une trame narrative qui transpose l’histoire à Paris, s’éloignant géographiquement du drame originel tout en y restant viscéralement liée.

Parce qu’elle apporte un souffle nouveau à la littérature française

"Le bébé est mort. Il a suffit de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert". Dès les premières lignes de Chanson douce, on est happé par une écriture concise et fluide à la fois, qui ne s’autorise pas d’approximation mais qui laisse place à l’imaginaire du lecteur. A ses émotions, à ses angoisses… Tout en l’emportant dans un univers fictionnel singulier. Et n’est-ce pas ce que l’on attend de la littérature ? En France, on verse souvent dans les intrigues rocambolesques ou dans l’autofiction. Leila Slimani ne choisit aucun de ces terrains. En revanche, elle observe beaucoup – contrairement à d’autres auteurs à qui on reproche de vivre repliés sur eux-mêmes. Son
expérience de journaliste contribue à cette vision de l’Autre et de la société qui nous entoure : "J’ai toujours adoré le reportage parce qu’il vous incite à faire très attention aux détails, à regarder derrière la surface des choses et à entendre ce qui se cache derrière les discours aussi. J’essaie de garder ce regard sur le monde et cela nourrit sans doute un peu mon travail de romancière." Ainsi, quand on lit Chanson douce, on ne se sent pas en territoire étranger. C’est précisément pour cette raison que cette tragédie nous touche d’autant plus. Cela pourrait nous arriver à tous, à nous, nos voisins ou nos amis. Mais n’allons pas voir dans Chanson douce une contestation du rythme infernal que nous imposent nos quotidiens contemporains. "A mes yeux, un roman n’a pas à délivrer de message, à livrer des critiques ou à remettre en question des organisations sociétales, commente Leila Slimani. Le but, c’est juste de raconter, de montrer, pour permettre au lecteur de se faire sa propre opinion. Effectivement, cette histoire est celle des couples modernes, débordés, soucieux de tout réussir : vie sociale, professionnelle, familiale. Est-ce que c’est bien ou pas ? Je ne sais pas. Mais je sais que c’est très dur et sans doute épuisant."

Parce qu'elle sait parler des femmes



Ce n’est pas la première fois que Leila Slimaniévoque la féminité. Déjà, Dans le jardin de l’ogre (Gallimard, 2012), elle mettait en scène une Madame Bovary nommée Adèle, qui trompait son ennui et son insatisfaction avec de nombreuses aventures. La dépendance n’est pas sexuelle dans Chanson douce. Elle est morale, logistique, financière. C’est celle que l'on connaît par cœur, lorsque l’on fait garder sa progéniture pour aller travailler. Ici, se côtoient et s’apprivoisent deux personnages féminins : Myriam et Louise. Myriam est la mère des enfants, qui vient d’être recrutée à un poste dans lequel elle s’investit à 100% afin de remettre sa carrière sur les rails. Louise est la nounou, d’une efficacité et d’une douceur imparables. On peut se retrouver tantôt chez l’une (quand Myriam cherche à sortir de son statut de mère au foyer), tantôt chez l’autre (lorsque Louise n’arrive plus à supporter sa précarité). On demande alors à Leila Slimani comment elle a pu effacer ses ressentis maternels afin d’écrire ce roman. Elle s’exclame : "Il ne faut surtout pas les mettre de côté ! Au contraire, je les ai exploités, j’ai plongé au plus profond de mes cauchemars, j’ai essayé d’imaginer mes peurs les plus noires. On n’écrit pas pour se protéger mais pour regarder les choses en face." Dans Chanson douce, pas besoin d’avoir enfanter pour saisir le désarroi ou l’angoisse des héroïnes C’est ce en quoi Leila Slimani sait parler du féminin comme peu d’autres aujourd’hui : de manière universelle, sans pathos et avec une plume qui va droit aux tripes."

 (cliquer)

LAURENT DANCHIN VU PAR JEANINE RIVAIS

$
0
0
 
 
Décédé le 10 janvier 2017
 
******************** 
          Depuis combien d'années connaissais-je Laurent Danchin ? Depuis 1988, assurément. Et combien de fois nous sommes-nous croisés lors d'expositions d'arts marginaux qui, tous les deux, nous passionnaient ? Impossible de répondre à cette deuxième interrogation. Mais une chose est sûre, bien que n'ayant jamais été intime avec lui, chacune de ces rencontres étaient l'occasion de quelques mots amicaux ou d'échanges prolongés. Dans la convivialité, toujours ! 
          Une autre chose est évidente : il avait l'antériorité de l'intérêt pour l'Art brut, l'Art singulier… sur bon nombre de passionnés ; et sur moi en tout cas ! Et passionné, il l'était ! Depuis le jardin de Fernand Châtelain dont il s'était préoccupé, depuis le manège du Petit Pierre qu'il avait incité les Bourbonnais à déplacer… depuis… depuis… Interminable serait la liste de ses interventions ! Jusqu'à Chomo, bien sûr, pour qui il a dépensé ses ultimes énergies ! Alors, là où il est parti rencontrer les auteurs de tous ces lieux magiques, nul doute que les retrouvailles seront chaleureuses !  



  Pour rappeler ses multiples titres et références, auxquels il ne faisait d'ailleurs jamais allusion, voici ci-dessous le faire-part publié par la Croix en hommage à cet infatigable globe-trotter : 
"Les membres du Bureau Directeur de l'Association des Amis de Chomo ont la grande tristesse d'annoncer le décès survenu le 10 janvier 2017 à Paris de leur président–fondateur Laurent Danchin,
 Agrégé de Lettres modernes
Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure,
Enseignant, écrivain, critique d'art, commissaire d’expositions.
Membre du Conseil Consultatif de la Collection de l’Art Brut, à Lausanne
Membre du Conseil d'Administration de la Halle Saint-Pierre à Paris
Membre du bureau de SPACES, Association de défense des sites d’art singulier dans le  monde.
Membre de l’E.OA. (European Outsider Art Association)
Correspondant français de Raw Vision.
          Son nom restera à jamais associé à celui de l'art brut dont il fut l'un des tout premiers défenseurs. Plus largement, devenu spécialiste de l'art singulier, il s'est attaché avec passion à faire connaître les environnements dits singuliers dont le Village d'Art Préludien de Chomo qui fut son dernier combat.
          La cérémonie religieuse sera célébrée le mardi 17 janvier à 10 h, en l'église Saint-Etienne-Du-Mont à Paris 5ème suivie de l'inhumation au cimetière parisien de Bagneux,45 avenue Marx Dormoy.
          Nous partageons la douleur de sa famille et de ses proches et leur adressons nos plus sincères condoléances. " Hommage du Journal La Croix. 


********************       




Multiples sont les hommages rendus à son talent.
Parmi ceux-ci, une petite liste proposée par Sophie Lepetit : Sophie Lepetit Un photomontage d'Apolline Lepetit pour Francine Danchin, Amélie Danchin, Clara Danchin, Jean-luc Giraud, Joëlle Jouneau, Michel Leroux, Aurélien Demaison, Jean-Michel Chesné, Catherine Ursin, Bernard Briantais, Chantal Giteau, Gilbert Lefizelier, Jean-Pierre Faurie, Jean Luc, Christine Magne, Ody Saban, Rebecca Campeau, Patrick Navaï, Ghyslaine et Sylvain Staëlens, Nadine Servant, Jean-Paul Vidal, Alexandre Donnat, Izabella Ortiz, Stéphane Lahierre, Renaud Drubigny, Françoise Monnin, Françoise Cuxac, Roberta Trapani, Raija Kallioinen, Jo farb Jo Farb Hernandez, Henk van Es, Claude Lechopier, Claude Arz, Bernadette Marteau, Marc Perez, Sarah Lombardi , Rémi Bezelin, Jeanine Rivais, Chiara Scordato, Patrick Lepetit, Marie Gratepanche, Roger Cardinal, Danielle Jacqui .... et pour tous les amis de Laurent
********************
          Nombreux étaient les amis présents à ses obsèques au cours desquels lui fut rendu par l'un de ses proches, Alain Golomb, un magnifique hommage : 
          "J'ai eu la chance pendant vingt-cinq ans d'être un ami de Laurent et je voudrais dire en quelques mots ce qu'il représente pour moi. 
D'abord une énorme puissance de travail. Il n'arrêtait jamais de penser, de parler, d'écrire, de se lancer dans de nouveaux projets. Ah ses milliers de petites fiches de papier recyclé griffonnées au crayon Bic noir ! Sa main automatique transcrivait tout. Conversations téléphoniques. Pensées attrapées au vol. Au réveil. Aux feux rouges. Les mots repos, vacances ne faisaient pas partie de son vocabulaire. Ne parlons pas du mot retraite, qui le faisait bondir !
Ce n'est pas ici le lieu pour détailler sa bibliographie complète mais elle est impressionnante. Articles, conférences, entretiens, émissions de télévision, de radio, expositions, vidéos. Et des livres. Sur Artaud, Dubuffet, Chomo, L'art Brut... Des livres qui comptent et vont rester.
Laurent a travaillé jusqu'au bout. A l'hôpital puis à la maison de soins palliatifs, il continuait d'une voix affaiblie mais avec une mémoire et une acuité intacte à poursuivre ses projets, à donner ses instructions comme un général alité entouré de son fidèle état-major.
J'aurais aimé avoir un prof comme lui et j'envie les quelques milliers d'élèves qui ont eu un pédagogue de cette envergure. Sa règle d'or : ne jamais s'ennuyer à son propre cours. Faire feu de tout bois. Surprendre. Pratiquer la digression. Sa parole était riche, rigoureuse et sensible, vivante, passionnante. Il clarifiait sans appauvrir. Il savait mêler la fulgurance et l'anecdote, la profondeur et les petites choses qui font si bien saisir les grandes. 
Ce qui nourrissait cette parole, c'était sa prodigieuse curiosité. Pour les idées, pour les œuvres, mais surtout pour les gens. Il était toujours ouvert à la rencontre. Celle des artistes comme celle du premier venu. Le correspondant inconnu à qui il répondait longuement. L'épicier du coin, l'aide-soignante, le taxi kabyle avec lequel il philosophait joyeusement tout en allant à sa séance de chimio. 
C'était un homme affamé d'humanité, un surdoué de l'amitié. « Ce beau mot d'amitié, disait-il, qui est la forme la plus désintéressée de l'amour et qui est ma seule religion. » Même débordé, même sur cinquante projets à la fois, il avait l'art de garder le contact, d'entretenir les liens, de fédérer les talents. Avec son grand ami Jean-Luc Giraud, il a créé Mycelium, ce réseau d'artistes invités, comme son nom l'indique, à champignonner gaiement. Pour changer de métaphore, Laurent a passé sa vie à construire des ponts. Relier, c'était sa religion. 
Il ne gardait pas jalousement pour lui ses amis. Je lui dois de magnifiques rencontres. En un monde où chacun s'occupe à se vendre, Laurent se donnait. On n'en revenait pas de se trouver devant un être aussi désintéressé. D'où était-il tombé ? Il passait son temps à mettre en valeur le travail des autres. Il le reconnaissait lui-même, il n'avait aucun sens de la propriété. Il ne savait pas se faire payer. Il avait mieux à faire dans cette vie.
Normalien, agrégé, il a refusé la voie toute tracée de la carrière universitaire qui s'ouvrait à lui. Il a choisi d'enseigner dans un lycée de banlieue, à Nanterre. Il lui fallait sortir de l'entre-soi des centres-villes, des conforts mortifères de l'asphyxiante culture, dont parle Dubuffet.
Cette respiration, ce ressourcement dans les friches et les marges a été la grande affaire de sa vie. Sa passion pour l'art brut, son fil directeur. Ces artistes autodidactes, marginaux, hors-normes, il a consacré le plus clair de son temps à se battre pour les faire reconnaître à leur juste place. Il s'est fait le porte-parole des humiliés et des sans-voix. Il leur a offert son attention, son enthousiasme. Ses mots. 
Et ils étaient violents, parfois, car c'était un homme de combat. Il a pourfendu l'art contemporain officiel, nihiliste chic, ludique et luxueux, pseudo-rebelle et subventionné, l'art institutionnel, ministériel, qui excluait les sans-grades et les hors-circuits. Oui, il était en colère, une saine, une sainte colère contre l'imposture, contre le silence injuste qui frappait des artistes inspirés, visionnaires, porteurs d'une puissance qui dérange et qui éclaire.
Certains penseront peut-être qu'emporté par l'amitié et l'admiration, je suis en train de célébrer ici le culte de Saint Laurent. Non ! Même s'il y avait au fond de lui, pourquoi le cacher, une sincère aspiration à la sainteté, il n'avait pas le ridicule de se prendre pour un saint. Il se savait humain, trop humain. Pas toujours facile à vivre au quotidien, épuisant par sa surabondance, capable de rudesse et même tyrannique à l'occasion, plein de frustrations et d'impatiences, anxieux et tourmenté, voire un peu parano sur les bords et souffrant toujours malgré les innombrables preuves d'affection qu'il recevait, d'un déficit de reconnaissance.
A partir d'avril 2015, j'ai découvert une autre dimension de Laurent : le courage. 
Lui qui ne s'était jamais écouté, jamais reposé, lui qui n'avait jamais été malade (il ne se souvenait dans toute sa vie que d'une coqueluche à l'âge de dix ans !), le voilà frappé d'une maladie terrifiante. Il ne se laisse pas dévaster. Son opération, sa radiothérapie, ses chimiothérapies, les médecins humains et les monstres froids, tout lui est matière à réflexion.
Il tire des leçons de tout. 
Il me dit : « C'est la curiosité pour tout ce qui m'arrive, et qui m'est inconnu, qui me tient chaque fois que je dois affronter la médecine... J'ai une curiosité infinie à découvrir le monde des malades, moi qui ne l'ai jamais été, parce que c'est l'occasion de revisiter la vie sous un angle qui ne m'a jamais été familier. »
Il ajoute : « "Il n'y a que la vie qui compte, c'est pourquoi il faut parvenir à trouver de la vie même dans la mort."
Avec une grande délicatesse, il épargne ses proches, minimise ce qui lui arrive. 
Il ne s'apitoie pas sur son sort : « Dans le domaine de la souffrance, parfois infinie, il y a tellement pire autour de nous que j'aurais bien mauvaise grâce à me plaindre aujourd'hui. »
Il se lance dans un récit autobiographique. Pour la première fois de sa vie, il ose parler enfin écrire sur lui-même.
De janvier à septembre 2016, nous enregistrons une centaine de petites vidéos de quelques minutes chacune où il répond à mes questions, où il reprend des thèmes qui lui sont chers.
Il se met à exprimer davantage ses sentiments. « Tu ne peux savoir, me dit-il, le plaisir que j'éprouve à dire aux gens que je les aime. » De Francine, sa femme, il écrit : « Elle est plus extraordinaire que moi, parce qu'elle supporte tout ce qu'il y a d'effrayant dans ce cauchemar rempli de bienfaits et de grâces, sans jamais montrer le moindre signe de défaillance. »
A des amis américains, il confie : « Je me sens plein d'une immense gratitude envers la Nature ou Dieu ou appelez cela comme vous voulez, Chomo disait « L'Invisible » ou « Les forces qui nous gouvernent »- de m'avoir embarqué dans cette violente tourmente avec assez de force intérieure pour pouvoir l'affronter. »
Il fait face à l'adversité avec un détachement, un humour extraordinaire.
Il déclare à ses médecins :«C'est pas parce qu'on a une maladie mortelle qu'on doit faire une gueule d'enterrement.»
Nous continuons à plaisanter comme autrefois. Comme toujours. N'hésitant pas à réécrire la Bible, je proclame: «Tu aimeras ton Danchin comme toi-même !»
Chose incroyable, c'est lui qui me remonte le moral chaque fois que je lui téléphone ! J'en ressors revigoré alors que tant de gens qui n'ont que des bobos me plombent par leurs jérémiades.
Depuis l'enfance, Laurent est nourri des paraboles du Christ. Il a lu les textes bouddhistes, Krishnamurti. Il est revenu aux auteurs de l'Antiquité, Marc-Aurèle en particulier. Il a toujours cherché dans ses lectures des phrases qui font du bien. Mais il n'en reste pas aux phrases.
Dans ses dernières semaines, il tient à renouer avec ceux avec qui il était en froid, à nettoyer ses toiles d'araignée, comme il dit.
Dans nos dernières conversations, il me confie : «Comment, quand on est un artiste, créer sans être ouvert aux forces qui nous gouvernent, qui sont en nous et nous élèvent et nous irriguent comme la sève d'un arbre ? »
Il est serein: «Si on me dit, ton heure est venue, je dis d'accord, je suis prêt, ma valise est prête… La mort, c'est passer du connu à l'inconnu. Et moi, l'inconnu ça me passionne. »
Voilà l'homme que nous enterrons aujourd'hui.
L'homme qui concluait ainsi le communiqué écrit à ses amis juste après son opération :«Merci à tous de votre amitié. Ne cultivez pas la tristesse et portez-vous bien. Vivez en paix.»"

 
*********************




 N'oublions pas, dans ces moments de tristesse, ses nombreuses publications sur l'Art. Il est à noter, d'ailleurs, que souvent il s'en prenait à l'Art contemporain dont il se plaignait d'avoir si peu de reconnaissance ; alors que son cœur allait vers l'Art brut ! 
          Quelques titres parti tous : 
*** "ART BRUT ET COMPAGNIE, LA FACE CACHEE DE L'ART CONTEMPORAIN". Avec Michel Thévoz (1995). 
*** "ARTAUD ET L'ASILE" avec André Roumieux (1997) (Voir le texte de Jeanine Rivais  sur : http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique ECRIVAINS.
*** "L'ART CONTEMPORAIN ET APRES…" (1999) (Voir le texte de Jeanine Rivais sur : http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique ECRIVAINS.
*** "ART BRUT, L'INSTINCT CREATEUR" (2006) 
*** "La fin de l'apartheid ? POUR UN ART POST-CONTEMPORAIN" (2008)
(Etc.)
 
          70 ans ! A notre époque, c'est bien trop tôt pour mourir ! Surtout lorsque l'on a encore tant de choses à faire ! Et tant de courage face à la maladie : En août, lors de la réunion "chez" Chomo, il avait encore une telle verve, un tel humour pour parler de son état !! Une mémoire absolument intacte de son amitié avec notre… hôte !! Un pouvoir intact pour mobiliser l'attention!! 
 
A sa famille, je présente mes condoléances les plus sincères et mes très amicales pensées. Et à tous les gens qui l'entouraient, je dis : Souvenons-nous de lui ! 
                                                            

Jeanine RIVAIS
A Courson-les-Carrières le 19 janvier 2017.



SUR  LE SITE DE JEANINE RIVAIS

 (cliquer)


LE MUSEE LE SECQ DES TOURNELLES A ROUEN

$
0
0



 Un week end à Rouen et le coup de cœur pour le superbe  MUSÉE LE SECQ DES TOURNELLES !

Le musée est installé dans l’ancienne église Saint-Laurent, de style flamboyant (XVIe siècle), qui sert d’écrin splendide et pittoresque à la plus belle collection de ferronnerie au monde (environ 16 000 objets)
 Elle a été rassemblée par Henri Le Secq des Tournelles (à la suite de son père le célèbre photographe) qui la donna à la Ville de Rouen en 1921.

On peut y admirer des objets d’une grande variété et de diverses provenances européennes, datant du IVe au XIXe siècle.
La ferronnerie architecturale est particulièrement bien représentée avec des ensembles très complets de grilles, de rampes, de marteaux de portes, d’enseignes et de girouettes. La collection de clefs et de serrures est universellement réputée ; elle compte un grand nombre de « chefs-d’œuvre » de maîtrise. On admirera aussi les séries d’outillages, d’ustensiles ménagers et de parure toujours d’une magnifique qualité., des objets du quotidien (ustensiles de cuisine, de couture, de fumeur…) et des objets insolites (podomètre, masque d’infamie, poire à parfums, des châtelaines …)

UNE INDISPENSABLE VISITE !























LE LIEN 

 SUR WIKIPEDIA

 (cliquer) 


 Musée Le Secq des Tournelles
Entrée : rue Jacques-Villon
Accès handicapés : rue Deshays
Tél. : 02 35 88 42 92

 Fermeture annuelle : Fermeture du musée Le Secq des Tournelles  en vue de travaux à réaliser pour accueillir l’exposition Picasso/Gonzalez. Il sera donc fermé jusqu’au 1er avril, date d’ouverture de l’exposition.


 POUR ISABELLE 


LES AMBROTYPES DE TIPHAINE POPULU

$
0
0
C'est à Izabella Ortiz que je dois la découverte des captivants songes-mirages de TIPHAINE POPULU ...

Tiphaine POPULU : photographie au collodion humide sur plaques de verre
ambrotypes et tirages

Née en 1987, je vis et travaille à Tours où j'ai étudié la littérature et l’histoire de l’art.
La photographie - métier de mon grand-père et de mon père - resta longtemps refoulée, compagne discrète et oppressante tenue à bonne distance durant toute mon enfance.
Après l'avoir tenue à l'écart pendant plus de vingt ans, j'ai laissé la photographie m'approcher pas nécessité. J'ai commencé à photographier en numérique pour pallier les carences de ma main et du dessin. Je suis alors récompensée quelques mois après mes débuts, en juin 2011 puis 2012 lors de concours photo organisés par la ville de Tours.
Toutefois, ne retrouvant pas les sensations procurées par les arts plastiques, je range mon reflex numérique. Par la suite, contrainte de cadenasser ma sensibilité, je tente également de ranger ma créativité. 

La photographie, réponse à l'effacement, aux disparitions

Suite au décès de mon grand-père Michel POPULU, la perspective d’une dissémination du patrimoine familial crée le déclic. L’aide de certains membres de ma famille, les encouragements et la bienveillance de quelques acteurs du monde de la photographie, de l’art et de l’artisanat me permettent de restaurer le « trésor » du photographe montois, une chambre photographique d’atelier.
Pour donner vie aux ambrotypes, ces photographies sur verre héritées du XIXème siècle et dont le nom signifie "immortels", j'apprends en autodidacte le procédé au collodion humide. S'ensuit l'expérimentation de différentes techniques de tirages. AMBROTIFF est née.

Une démarche ni vraiment nostalgique, ni franchement passéiste

Les spécificités de l'ambrotype sont essentielles dans ma démarche. J'utilise moins le collodion humide pour son charme historique que pour la symbolique toute personnelle que j'ai dégagée de ce procédé, liée aux questions du support verre et de l'humidité inhérente à son bon fonctionnement entre autres. Je ne cherche pas à (re)produire la photographie du XIXème siècle. Et il ne reste de ce siècle que sa dépouille dans mes photos : des vêtements, des objets anciens de mon quotidien tout au plus. 
Chaque image, cueillie voire pêchée plutôt que chassée, composée comme une peinture longtemps murie, résulte de l’exploration d’un cabinet de curiosités dans lequel un corps – presqu’exclusivement le mien – cherche sa place et tente de rester à la surface.

Je vous invite à la croisée des chemins, là où le rire ne sait plus trop s'il doit avancer ou reculer, perdu devant ces trous de serrures donnant sur mes huis clos.











Et ma préférée




Un texte de Raphaël Chambriard sur les photographies de Tiphaine et l'exposition qui s'est tenue à Tours début février :

"Fille et petite-fille de photographes, Tiphaine Populu a remonté une chambre photographique d’atelier. L’atmosphère surnaturelle des clichés (d)étonne.
Montée sur son trépied à roulettes, la chambre photographique d'atelier, avec ses deux soufflets, impressionne par sa taille, sa complexité avec des pièces métalliques, en bois et en verre.
Mais plus impressionnant encore est Tiphaine Populu. Cette jeune femme frêle, au regard félin, aux longs doigts effilés, a redonné vie à cet appareil centenaire.

Fille et petite-fille de photographes installés à Monts, elle vient à son tour, et surtout à sa façon, prendre des clichés. Une façon de respecter la parole donnée à son grand-père décédé en 2012 :« Il m'a fait promettre qu'on était immortel… Une promesse difficile à tenir. »
Apparition éthérée
Elle pense, réfléchit, se dit que cette chambre pourrait capter les images qu'elle voudrait dessiner. Très déterminée, elle se met en quête des parties manquantes : l'optique avec le viseur, la partie arrière qu'elle fait refaire par un menuisier pour pouvoir fixer les plaques en verre. Entre-temps, elle achète de petits modèles à soufflets, légers, pratiques, pour se faire la main. La littéraire éprise de poésie, aussi passionnée d'histoire de l'art, se plonge dans de vieux ouvrages scientifiques, techniques. Elle apprend toute seule à faire ses préparations, des mélanges chimiques pour la technique du «colodion humide» afin d'obtenir différents effets sur la plaque en verre.« Je n'ai jamais fait de stage. Ma première photo sur verre est sortie avec beaucoup d'émotion, un jour de Noël. »
A Tours, elle présente sa première exposition. Des images surprenantes, comme sorties d'un autre temps, celui des spirites qui s'ingéniaient à capturer des apparitions de corps célestes ou de fantômes.
Sans chercher à reproduire des clichés à l'ancienne, Tiphaine Populu se prend en photo, parfois dévêtue, dans des mises en scène intimistes, avec de vieux objets chinés par elle, ou ses parents qui se distinguent comme s'ils apparaissaient en relief. Grâce à la magie de la chambre à soufflets, Tiphaine semble lointaine, éthérée, spectrale, comme une apparition chez Poe. Naît alors un univers à la Tim Burton.« Pendant les quelques minutes dont je dispose pour la pose, j'ai l'impression de me dédoubler, de m'abandonner. » Cette éternité dure quelques secondes."




 LE BLOG DE  TIPHAINE POPULU

L'ARTICLE DE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE

L'AMBROTYPE SUR WIKIPÉDIA

 (cliquer)


LES GRIGRIS DE SOPHIE VOIENT JAUNE

$
0
0

























1 CAROLINE MACDONALD 
2 CATHERINE VIGIER 
3 CHOMO
4 DELPHINE CADORE 
5 EMIL NOLDE
6 EUGÈNE GWASILEUS
7 GÉRARD CAMBON
9 JEAN-LUC DELARBRE 
10JILL GALIENI
11KAKA LJUBINKOVIC
12MARCEL NAKACHE
13MARTHA GRUNENWALDT
14 MICHEL LARIONOV (détail)
15 MIKAIL SCHWARTZMAN
16MIMMO PALDINO
17 MIROCCO MACHIKO 
18 MARIE-ODILE GUY 
19 ANGKASAPURA 
20 NICOLE PESSIN
21 LEONOV
22 PIERRE ALBASSER



LES COULEURS ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

(cliquer sur le lien)




Viewing all 3726 articles
Browse latest View live